LES ENSEIGNEMENTS DU JUDAÏSME AU SUJET DES
ANIMAUX
« L'Eternel est bon envers tous, et ses compassions
s'étendent sur toutes ses créatures »
(Psaume 145,9).
« L’homme juste prend soin de la vie de
ses animaux » (Proverbes 12,10)
« Il est défendu de tuer un animal avec
son petit le même jour, c’est la raison
pour laquelle les gens doivent être prévenus
et empêchés de tuer les deux ensemble de
telle manière que le jeune est tué dans
le sein de sa mère, car la peine des animaux
dans cette circonstance est très grande. Il n’y
a pas de différence dans ce cas entre la souffrance
des gens et celle des autres êtres vivants, parce
que l’amour et la tendresse de la mère
pour l’un de ses petits ne sont pas produits par
le raisonnement mais par le sentiment, et cette faculté
existe non seulement dans les personnes mais chez la
plupart des créatures vivantes. » (Maïmonide,
Guide des Egarés, III,48)
« Ici tu es mis en face de l’enseignement
de D.ieu, qui t'oblige non seulement à te refreiner
à infliger une souffrance non nécessaire
à quelque animal que ce soit, mais à aider
et quand tu peux, à diminuer la souffrance lorsque
tu vois un animal souffrant, jusqu’à ne
plus te trouver en faute. » (Rabbi Samson Raphaël
Hirsch, Horeb, chapitre 60, section 416)
L’expression hébraïque néfèsh
‘haya, (« l’âme vivante
») est appliquée en Genèse (1,21
; 1,24) aux animaux aussi bien qu’aux humains.
Moïse et le Roi David ont été jugés
aptes à leurs responsabilités en raison
de la compassion qu’ils avaient pour les troupeaus
dont ils avaient soin. Rébecca a été
jugée apte à devenir la femme d’Isaac,
en raison de sa bonté, pour avoir abreuvé
les dix chameaux d’Eliezer le serviteur d’Abraham.
Rabbi Yéhouda haNassi, le rédacteur de
la Michna a été affligé de souffrance
par la main du Ciel pendant plusieurs années
à cause du dur traitement d’un veau qui
allait sur le chemin vers l’abattage.
En accord avec les Dix Commandements, les animaux tout
comme les personnes doivent se reposer le jour du Shabbat
(Exode 20,8-10 ; Deutéronome 5,12-14). En accord
avec Rachi cela signifie que les animaux doivent être
libre de courir le jour du Shabbat et de paître
librement.
L’office quotidien des prières du matin
contient le passage suivant : « Béni soit
l’Unique (D.ieu) qui a compassion de toutes les
créatures ». Il y a de nombreuses affirmations
dans la Tradition juive au sujet de la compassion de
D.ieu et de son souci pour chacune de ses créatures.
Le judaïsme enseigne que chaque personne doit promouvoir
cette compassion divine.
REALITE DE L’ELEVAGE ANIMALIER MODERNE
Alors que la Tradition juive accentue la compassion
envers les animaux et commande que nous oeuvrions à
éviter de leur causer de la souffrance (tsaar
baalei ‘haim), les conditions dans lesquelles
les animaux sont élevé pour l’alimentation
aujourd’hui sont très différentes
de celles que la Torah recommande.
- Les poulets sont élevés pour l’abattage
totalement enfermés dans une promiscuité
absolue, génétiquement et hormonalement
manipulés, vivant dans leur saleté,
respirant un air contaminé, souffrant tous
de problèmes respiratoires et de déformations
des pattes.
- Les poules pondeuses sont entassées de 4
à 7 dans des cages grillagées de 40
par 50 centimètres, incapables de bouger, d’étirer
leurs ailes, ou de suivre leur instinct naturel. Elles
ne peuvent pas se tenir debout confortablement sur
le sol grillagé et leurs excréments
tombent sur les oiseaux des cages en dessous. Avant
l’abattage, 88% souffrent de fractures des os.
Leur bec est coupé avec un couteau brûlant,
causant une telle souffrance que certaines ne peuvent
plus manger et meurent de faim.
- Chaque jour, plus d’un demi-million de poulets
mâles inutiles à l’industrie des
œufs, sont exécutés en les étouffant
dans des sacs en plastique, où ils sont écrasés
et étouffés à mort.
- Des vaches sont journellement castrées,
marquées au fer rouge, et ont leurs cornes
retirées ou arrachées sans aucune anesthésie.
- Afin de produire du foie-gras, des canards et des
oies sont gavées de deux kilos de grains par
jour avec un tube à gavage à air compressé.
Les oiseaux souffrent un martyre inimaginable. Finalement,
après 25 jours d’une telle agonie, quand
l’oiseau est complètement pétrifié
par la souffrance et incapable de bouger, il est tué
et le gigantesque foie, considéré comme
un met délicat, est extrait. (La Cour Suprême
d'Israël a interdit depuis 2005 la production du foie
gras en raison de sa cruauté.)
- Les vaches laitières sont typiquement ligaturées
à leur place, fécondées chaque
année et leurs petits sont retirés immédiatement
après la naissance, afin d’être
élevés comme veaux.
- Les petits veaux sont enfermés dans un petit,
sombre et sale box sans espace pour bouger, s’étirer
ou encore se coucher. Afin d’obtenir la pâle
et tendre viande souhaitée par les consommateurs,
les producteurs de veaux les gardent dans un état
anémique en suivant un régime calorique
sans apport de fer. Ils retiennent la tête du
veau dans la stalle afin d’éviter qu’il
ne lèche les garnitures en fer du box et sa
propre urine afin de satisfaire son intense carence
de fer.
« Il semble indubitable que tout ce qui a été
dit par la Thora sanctionne les « fermes industrielles
» qui traitent les animaux comme des machines,
avec une apparente insensibilité vis à
vis de leurs besoins et de leurs instincts naturels.
» (Rabbi Aryeh Carmell, Masterplan: Its Programs,
Meanings, Goals, Feldheim, 1991, p. 69).
« …le traitement courant des animaux dans
le commerce du bétail rend définitivement
la consommation de la viande halakhiquement inacceptable
comme résultat de moyens illégitimes.
» (Rabbi David Rosen, Grand Rabbin d’Irlande,
Rabbis and Vegetarianism, Micah Pub., 1995,
p.53.)
Traduit de l’anglais par Emmanuël
Briglia, France
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